Les femmes se cachent pour commander

« Les femmes se cachent pour commander » est un recueil de 4 nouvelles écrit par Ferdinand FARARA. Il se décline comme suit :

  • Bienvenue chez les Tokewaguebè
  • Les femmes se cachent pour commander
  • Bonita et l’oncle prédateur
  • Pour la patrie nous serons toujours là

La première nouvelle Bienvenue chez les Tokewaguebè traite des enjeux de l’écologie intégrale qui implique d’une part, la justice sociale entre les humains et d’autre par le respect et la protection des autres créatures sans défense dans notre environnement. L’éducation à l’harmonie écologique ne saurait privilégier l’un des deux aspects au détriment de l’autre. Les deux dimensions doivent être indissociables en matière de plaidoyer pour la protection de l’environnement. Par ailleurs, on voit ici que la patience et la diplomatie de Mme Dimiline ont payé. Tout en donnant la chance à M. Hombatoga d’aller jusqu’au bout de ses gambades, elle a su tirer le mieux de la partie. Là où Hombatoga est hué et raillé par les plus « grandes gueules », elle Dimiline, réussit dans un compromis très subtile, à gagner la confiance de son interlocuteur et à lui faire passer son message. 

Quant à la nouvelle éponyme Les femmes se cachent pour commander, elle tente de mettre en exergue l’influence subtile et efficiente des femmes dans la gestion des affaires publiques.  Il semble d’ailleurs que la femme a plus d’influence sur son homme lors des débats à huis clos, le cadre idéal qu’offre généralement la nuit, conformément au dicton selon lequel : La nuit porte conseil.  Pour ce que l’on sait, la femme en général est dotée d’un grand flair, surtout quand il s’agit des questions de vie ou de mort. Peut-être parce qu’elle est préparée et modelée à accueillir et porter la vie en elle ! Et elle prend soin d’attirer l’attention de qui de droit, même si à l’instant t, on semble ne pas l’écouter à juste titre en balayant du revers de la main ce qu’elle avance. Mais au bout du compte, ce qu’elle a semé discrètement, finit par germer lors des assemblées sous le grand arbre à palabre, où elle n’a justement pas droit de cité dans nos sociétés traditionnelles. C’est ici le lieu de saluer l’initiative et l’ouverture certaines instances de prise de décisions, qui accordent sans complexe, un bel espace à la gent féminine, afin de faire valoir son flair et son savoir-faire dans la gestion des affaires publiques. C’est donc un plaidoyer à l’endroit de toute politique de développement, qui y serait encore réticente, à accueillir et à intégrer l’énorme capacité de la femme, qui sans faire du bruit, est capable de soutenir et d’orienter les délicates prises de décisions pour une meilleure gestion politique de la cité.

Concernant la troisième nouvelle Bonita et l’oncle prédateur, le narrateur semble nous montrer à travers son personnage le Dr Hwa, que la haine fait sombrer et que l’amour propulse. La haine et l’aversion que nourrissait Héwa à l’encontre de sa maîtresse Mme Banthera et de son école, constituaient un traumatisme qui inéluctablement l’a conduit à des échecs scolaires répétés. Mais à partir du moment où il fait l’expérience de Mme Perlasse, cette dernière a su l’aimer et lui apprendre à aimer. Elle lui a donné le tonus et le goût d’aimer tout ce qu’il fait, « et de le faire en chantant ». Plus tard adulte, le Dr Héwa ne s’est pas contenté simplement de catégoriser sa maîtresse acariâtre dans une haine stérile. Il s’est investi, en cherchant à comprendre, pourquoi sa maîtresse était si méchante. Et il a fini par trouver que cette dame trainait une écharde « dans l’épine dorsale », un supplice que lui a infligé son oncle prédateur, avec la bénédiction de sa propre mère. Blessée et rejetée par les siens dans sa chute libre, elle se métamorphose de la douce petite Bonita à la l’acariâtre Banthéra, en passant d’abord par la milice tristement célèbre de Zokpacondi.

Enfin la dernière nouvelle Pour la patrie nous serons toujours là rend hommage aux vaillants combattants, qui au nom de la patrie, offrent leur vie sur les champs de bataille pour défendre les couleurs de la nation, n’importe quand et partout où besoin il y a. Par ailleurs, elle s’interroge sur les véritables enjeux des missions pour la paix et la stabilité des peuples. En matière de relations internationales et de missions de maintien de la paix, il est à craindre que les vrais enjeux ne sont pas toujours cernés à juste titre par ceux qui sont déployés sur les théâtres d’opération : ils interviennent ou combattent corps et âme, conformément à leur serment juré, d’agir dans l’intérêt supérieur de leurs nations. Le capitaine J-C Fabrice est mort, Franziska Koutchabou est recherchée pour avoir été l’instigatrice principale dans l’attentat perpétré contre le convoi de J-C Fabrice. Mais en réalité, Fabrice et Franziska sont tous les deux des victimes contre nature.

Ferdinand FARARA, religieux marianiste et professeur d’allemand au Collège Chaminade de Kara dont il est le directeur, est l’auteur de la trilogie Ce jour-là… (avril 2018), Les Hommes se cachent pour pleurer (avril 2019), Il faut sauver Pandora ! (Juin 2020). Dans ce recueil Les femmes se cachent pour commander qu’il vient de publier aux éditions l’oracle, il aborde, à travers quatre nouvelles, le rôle poignant mais discret de la femme dans les prises de décisions, les crises géopolitiques, les abus et agressions sexuels, la problématique et les implications de l’éducation écologique. A la lecture de sa nouvelle parution de recueil de nouvelles et dans toute son œuvre romanesque d’ailleurs, l’on a l’impression que la surabondance des thèmes abordés à la fois et avec pertinence, assaille l’auteur dans sa quête permanente de stabilité et d’ordre, dans un environnement de plus en plus troublé, où il tente passionnément avec sa plume, d’exhorter tout lecteur à contribuer, si petitement que ce soit, à la restauration de l’harmonie.

Auteur : Ferdinand FARARA

Genre : Nouvelles

Editions : L’Oracle

Date de parution : mai 2021

Nombre de pages : 120